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comité de réflexion pour l'avenir du livre

La librairie indépendante de référence (LIR) : Un label de reconnaissance et de valorisation

Le constat est unanime : face à une offre de livres toujours plus importante (60 000 nouveautés par an), les librairies indépendantes offrent un service incomparable d’intermédiation entre le livre et le lecteur. Le libraire sait parler des livres qu’il vend et en fait la promotion : il les fait vivre.

C’est pourquoi le label Librairie indépendante de référence mis en place par le ministère de la Culture, reconnaît l'engagement et le travail des libraires. Cette reconnaissance officielle a pour objectif de soutenir la politique du livre ainsi que le maintien et le développement d’un réseau de librairies indépendantes parmi les plus denses et les plus diversifiés au monde grâce à la loi du prix unique du livre du 10 août 1981.

L’origine du label.

L’objectif princeps du LIR est de lutter contre la fragilité économique des 3 000 librairies indépendantes qui emploient environ 10 000 personnes, ce qui en fait des acteurs à part entière de la vie culturelle et donc un véritable enjeu de politique publique. Le modèle économique des librairies est fragile car leur masse salariale représente en moyenne 17% du chiffre d’affaires, soit avec une remise éditeur de l’ordre de 34% la moitié de la marge commerciale. A l’origine du label on trouve une première étude conjointe réalisée par le ministère de la Culture, le SLF (Syndicat de la Librairie Française) et le SNE (Syndicat National de l’Edition) sur l’économie de la librairie indépendante menée en 2005-2006 dans le cadre de la mission « Livre 2010 » puis le rapport de Sophie Barluet Pour que vive la politique du livre de juin 2007 publié à l’issue de cette mission et enfin celui de la Mission de réflexion sur la Librairie indépendante remis par Antoine Gallimard le 10 septembre 2007.

Les avantages du label

La mesure la plus visible du label est un avantage fiscal conféré aux librairies indépendantes de référence et inséré dans la loi de finances rectificative de décembre 2007. La loi permet ainsi aux collectivités locales d’exonérer de taxe professionnelle (devenue en 2010 la contribution économique territoriale) les librairies répondant aux conditions de l’article 1464 I du code général des impôts. Outre la possibilité de bénéficier d’une exonération de la CET (Contribution Economique Territoriale), sous réserve d’une décision de la collectivité territoriale concernée, le label doit faciliter les négociations avec les éditeurs et les diffuseurs en augmentant le taux des remises et en raccourcissant les délais de crédit sur les retours. Il doit également faciliter l’instruction des dossiers de subventions auprès du CNL (Centre National du Livre). Rappelons que ces subventions sont destinées à soutenir les librairies indépendantes particulièrement actives en matière de diffusion du livre, avec « diversification du fonds, formation du personnel, animation culturelle locale, conseils et connaissance du fonds, accueil et promotion d'auteurs, notamment. »

Une instruction annuelle d’avril à septembre

Concrètement, la demande de labellisation doit s’effectuer chaque année avant le 30 avril, la décision du ministère de la Culture étant rendue en septembre. La demande s’effectue en ligne après création d’un compte personnel sur le Portail numérique des demandes d’aides, le CNL accompagnant le prétendant au label, dans ses démarches.
Le label est décerné par le ministre en charge de la culture, sur proposition du président du CNL (Centre National du Livre) après l’avis d’une commission qui rassemble les professionnels représentant l’ensemble de la chaîne du livre.
Il est accordé pour les trois années (civiles) qui suivent celle de la demande. Ainsi une labellisation effectuée et acceptée en 2021 court jusqu’au 31 décembre 2024.
Un premier décret en avril 2009 avait attribué le label « Librairie indépendante de référence » à plus de 500 établissements.